Des députés s’opposent à la reconnaissance faciale !
Le rapport de la mission d’information parlementaire des députés sur « les enjeux de l’utilisation d’images de sécurité dans le domaine public dans une finalité de lutte contre l’insécurité » contient des pistes et réflexions intéressantes quant à l’usage de la vidéoprotection et des technologies qu’elle intègre.
Ainsi, si les députés s’opposent au recours à la reconnaissance faciale, leurs recommandations et constats valident le cadre d’usage des caméras augmentées lors des grands événements comme la Coupe du monde de Rugby et les JOP de Paris.
Premier constat : les textes réglementaires produits depuis 1995 ne sont plus adaptés et parfois complexes. Par exemple, le rapport propose, en ce qui concerne le temps de conservations des images, de l’harmoniser en le mettant à 30 jours partout. Autre exemple : les systèmes Lapi. Le rapport cite le renseignement douanier qui confirme qu’il s’agit « d’une technique particulièrement efficace pour lutter contre le trafic de stupéfiants ».
Pour les auteurs du rapport, on n’exploiterait pas assez les capacités des caméras. Ils prônent ainsi le recours aux caméras « embarquées » qui permettrait de soulager les opérateurs dans les PC et d’effectuer des recherches plus rapidement.
170 expérimentations
Le document rappelle d’ailleurs que le ministère de l’Intérieur a autorisé, dans le cadre d’un programme sur la gestion des grands événements, 170 expérimentations avec, pour certaines, le recours aux caméras augmentées. Avec des résultats parfois en dessous des attentes pour ne pas dire franchement décevant comme, par exemple, Gare du Nord, à Paris, où, du 20 au 21 octobre dernier, avec des taux de détection parfois proches de zéro. Malgré cela, les caméras augmentées seront utilisées lors de JOP 2024 pour compter les personnes, surveiller les flux de circulation, détecter des véhicules arrêtés, un regroupement…
Non à la reconnaissance faciale
En revanche, les députés recommandent de limiter sérieusement le recours à la reconnaissance faciale et ne « souhaitent pas autoriser le déploiement de dispositifs d’identification à distance en temps réel dans les lieux publics de manière pérenne et générale », ou que cette technologie soit utilisée par les collectivités locales ni par les opérateurs de transport. Enfin, il se disent opposés « à l’utilisation de logiciels de reconnaissance faciale à des fins de maintien de l’ordre public, quel que soit le vecteur utilisé (caméras aéroportées, caméras-piétons, caméras embarquées, caméras fixes). »
Photo d’illustration © Getty Images