Vidéosurveillance. Epinglée par la Cour des comptes
Dans un rapport sur les polices municipales, la Cour ne fait pas de cadeau à la vidéosurveillance. Pas efficace ou efficacité improuvable, coûts élevés, absence d’encadrement législatif en ce qui concerne les caméras embarquées, remise en cause des drones… N’en jetez plus ! La Cour est sévère Et sans doute d’autant plus que les recommandations qu’elle avait faites dans un précédent rapport sur l’organisation et la gestion des forces de sécurité publique, publié en 2011, n’ont pas été prises en compte.
Revenons-en aux griefs de la cour. Le coût des caméras. Le rapport dénonce le fait que le coût d’installation d’une caméra peut varier du simple au double. Elle remet aussi en cause les subventions allouées au déploiement des installations de surveillance.
Inefficacité ? En s’appuyant sur les statistiques de la délinquance, le rapport réaffirme le fait « qu’au vu des constats locaux résultant de l’analyse de l’échantillon de la présente enquête, aucune corrélation globale n’a été relevée entre l’existence de dispositifs de vidéoprotection et le niveau de la délinquance commise sur la voie publique, ou encore les taux d’élucidation. »
Un dernier reproche pour la route : « La connaissance du nombre de caméras effectivement installées reste donc approximative, comme le signalait déjà la Cour en 2011 ». A l’époque, elle estimait leur nombre à 10 000. Il faut reconnaître à ce sujet qu’on est parfois un peu dans le flou. Par exemple, il y a deux ans, la direction des libertés publiques et de l’action judiciaire du ministère de l’Intérieur en estimait le nombre de caméras à 60 674. Alors que la police nationale et la gendarmerie en dénombrent un peu moins de 76 500... D’ailleurs, dans le cas des CSU, même constat. Selon data.gouv.fr, il y aurait 768 centres de supervision urbains en France contre 423 selon le secrétariat général du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR).
Source : La Gazette des communes.
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