Il est loin le temps où Itesa était un acteur local de la distribution. Sous l'égide d'Olivier Pagès, son président, la société s'est imposée comme un des leaders de la distribution de solutions de sécurité.

• PSM : Comment passe-t-on du statut de petit distributeur local à celui d’acteur national dans la distribution B to B ?

Olivier Pagès (notre photo) : La société Itesa a été créée par mon grand-père en 1978. Je l’ai rejoint en 1997. À l’époque, l'entreprise était en perte de vitesse, employait quatre personnes pour 300 000 euros de CA. Notre activité se concentrait uniquement à Marseille. L'année 2005 a marqué un tournant avec l’ouverture de notre première agence à Paris. Depuis, Itesa ne cesse de se développer, de grandir – nous avons réalisé en 2019 notre première acquisition en rachetant la société lyonnaise Veditec – possède aujourd’hui 13 agences, dont une en Suisse, et réalise en 2021 un chiffre d’affaires de 73,5 millions d’euros, pour 150 collaborateurs.

• Comment expliquez-vous votre succès, votre croissance à deux chiffres, alors que certains de vos concurrents, pourtant très actifs à une époque, sont un peu en retrait ?

Tout d’abord, nous proposons une offre techno complète, allant de la vidéosurveillance à l’intrusion, en passant par le contrôle d’accès et la lutte contre l’incendie. Par ailleurs, nous sommes très vigilants sur la qualité de notre service client. Nous en avons fait un de nos chevaux de bataille et maintenons à ce sujet un niveau d’exigence élevé : 22 techniciens assurent le service Hotline et le SAV et 70 % de notre SAV se fait via de l’échange standard. Par ailleurs, nous mettons tout en oeuvre pour accompagner nos partenaires. Par exemple, nous aidons les installateurs à monter en compétences, grâce à notre centre de formation certifié Qualiopi. Ils seront 300 techniciens partenaires à être formés en cette année. Nous avons aussi su, en matière de technologies, accompagner et répondre aux besoins du marché en renforçant notre offre sur certains produits comme les caméras thermiques.

• Quels sont vos projets pour les mois qui viennent ?

Ils sont nombreux. Nous étudions tout d’abord la possibilité de nous développer à l’international. Sans doute au Benelux, via une opération de croissance externe. Nous envisageons aussi de renforcer notre couverture nationale en ouvrant de nouvelles agences : une quatrième à Paris, une deuxième à Marseille ainsi qu’à Lyon et des créations d’agences en Normandie et dans le centre de la France. Par ailleurs, compte tenu du développement de la société, notre entrepôt actuel – qui abrite un stock d’une valeur de 14 millions d’euros, soit 3,5 de commandes – est devenu trop petit. Nous allons donc ouvrir au mois d’août une nouvelle plateforme logistique, plus en adéquation avec le développement d’Itesa et ses objectifs.

• Comment associez-vous vos collaborateurs à la réussite d’Itesa ?

Actuellement, 10 % du capital de la société est détenu par un fonds d’investissement. Nous allons faire sortir ce dernier de notre capital et ainsi donner l’opportunité à nos cadres d’y entrer. Dans quelques semaines, au total, 40 cadres seront actionnaires d’Itesa. Soit plus de 25 % de nos salariés.

Enfin pour remercier tous les collaborateurs qui participent à la réussite de l’entreprise et pour améliorer leur bien être au travail nous venons de mettre en place dans notre groupe la sixième semaine de congés payés.