Fin 2G et 3G : Attention danger !
Alors que les opérateurs télécoms ont annoncé la fermeture des réseaux 2G et 3G dès la fin 2025, le GPMSE (Groupement professionnel les métiers de la sécurité électronique) tire le signal d’alarme quant aux risques induits par cet arrêt « imposé, précipité et décidé sans concertation », selon le communiqué de presse du Groupement. En effet, selon ce dernier, qui se base sur une étude réalisée par le cabinet Price Waterhouse Cooper auprès de ses adhérents, 700 000 appareils sur les 2 millions d’alarmes installées en France pourraient cesser de fonctionner avec la fermeture de la 2G et de la 3G à partir de fin 2025. Pour le GPMSE, « l’arrêt prématuré de ces réseaux est d’autant plus préoccupant dans un contexte où la France connaît une recrudescence des cambriolages, touchant aussi les particuliers que les entreprises et les établissements publics. Le risque accru d’intrusion pourrait ainsi mettre encore davantage sous tensions les services publics, déjà fortement mobilisés. »
Des technologies pas obsolètes !
Malgré l’essor de la 4G et de la 5G, la 2G et la 3G restent essentielles. En effet, fiables et accessibles partout sur le territoire, 2G et 3G équipent plus de 2 millions d’appareils indispensables dans la sécurité quotidienne de millions de Français. Or, rappelle le GPMSE dans son communiqué, « le bon fonctionnement de ces équipements installés chez les particuliers et les professionnels, ainsi que dans les établissements publics (écoles, hôpitaux…), est mis en danger par la décision unilatérale des opérateurs télécoms d’arrêter, sans aucune planification concertée, les réseaux 2G et 3G dès la fin 2025. » Et ce, malgré plusieurs demandes de dialogues avec les opérateurs télécoms et les alertes répétées du Groupement et d’autres fédérations professionnelles qui, utilisant également ces technologies, représentent elles-mêmes plusieurs millions l’objets connectés vitaux. Sans que l’impact sécuritaire de cet arrêt soit pris en compte par les opérateurs télécoms...
Face à ce déni, le GPMSE considère donc que seule une intervention du gouvernement pourrait permettre de faire entendre raison aux opérateurs et leur imposer un prolongement des délais de fermeture de ces réseaux. D’ailleurs, souligne le Groupement, « chez la plupart de nos voisins européens, la 2G fermera à horizon 2030 pour permettre aux entreprises d’assurer une transition technologique sereine et sans risque pour la sécurité de la population. »
Impact écologique
L’arrêt de ces réseaux implique également un immense gâchis écologique avec la mise au rebus de centaines de milliers d’équipements car la fermeture précipitée des réseaux 2G et 3G va obliger les entreprises des métiers de la sécurité électronique à mettre au rebut des centaines de milliers d’équipements encore fonctionnels. Avec pour conséquence, d’une part, de générer une masse importante de déchet électroniques et, d’autre part, d’accentuer la pression sur les ressources naturelles nécessaires à la production de nouveaux appareils.
C’est pourquoi, faute d’avoir obtenu des opérateurs télécoms (Orange, Bouygues Telecom et SFR) un délai raisonnable pour assurer une transition technologique sereine, respectueuse de l’environnement, et face à aux enjeux sécuritaires à venir, le GPMSE a décidé de saisir Agnès Pannier-Runacher, ministre de l’Environnement, et Marc Ferracci, ministre délégué en charge de l’Industrie, afin qu’ils interviennent et imposent aux opérateurs le prolongement de la 2G jusqu’en 2028 et la 3G jusqu’en 2030. A suivre…
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Sur ce sujet, lire notre article « RTC, 2G, 3G : De la friture sur la ligne ! », dans PSM 282, mars-avril 2024,
Photo d’illustration © Getty Images