Municipales 2020. La sécurité, une préoccupation majeure
Préoccupations majeures des administrés, les enjeux de sécurité locale sont au cœur des prochaines élections municipales. La quinzième édition du « Baromètre Fiducial de la Sécurité des Français » réalisé par Odoxa analyse la satisfaction et les attentes des Français vis-à-vis des actions mises en place par les maires. Globalement, ils sont favorables à une augmentation des prérogatives et des budgets pour permettre aux maires de lutter efficacement contre l’insécurité.
Premier constat du baromètre : l’action des maires en matière de sécurité semble satisfaire les personnes interrogées. Ainsi, 61 % d’entre-elles expriment leur satisfaction à l’égard de l’action de la municipalité en matière de sécurité. Et sont particulièrement convaincues par les actions menées en matière de sécurité des écoles (74 %), de sécurité routière (63 %) et en matière d’agressions (57 %). Les démarches pour réduire les trafics (51 %), la délinquance (50 %) et les cambriolages (49 %) peinent davantage à convaincre. Cependant, en comparaison à juillet 2019, la satisfaction des Français à l’égard de leur municipalité en matière de sécurité a baissé sur l’ensemble des items.
Nouvelles prérogatives pour les maires
Malgré la satisfaction globale exprimée, les Français estiment que le rôle du maire doit être élargi sur les questions de sécurité. Ils jugent en effet que leur élu ne dispose pas de suffisamment de pouvoirs en termes de lutte contre l’insécurité et de répression (61 %).
Parmi les nouvelles prérogatives qui pourraient être confiées aux maires, les Français approuveraient très majoritairement que les maires aient accès à la liste des fichés S habitant dans leur commune (87 %). Après les récents événements survenus à Villejuif et Metz, les Français sont également favorables à ce que les maires puissent avoir accès à la liste des personnes atteintes de maladies mentales et potentiellement dangereuses (79 %).
Pour lutter contre l’insécurité, les Français se prononcent pour un maintien (55 %) ou une augmentation (36 %) du budget consacré à la sécurité par leur municipalité. Les habitants de l’agglomération parisienne (41 %) et des grandes villes (44 %) sont particulièrement favorables à une augmentation de budget.
Moyens supplémentaires
Ces moyens supplémentaires accordés pourraient permettre de renforcer les équipements et les dispositifs de sécurité à destination des publics fragiles. La protection des femmes victimes de violences conjugales est primordiale pour les Français : 72 % jugent prioritaires la mise en place de bracelets anti-rapprochement ainsi que des places d’hébergement (67 %). Ils sont également 63 % à souhaiter la protection des personnes âgées grâce à la mise à disposition de bips à actionner en cas de danger. Ce dispositif pourrait également être déployé pour les commerçants (56 %).
Les mesures en lien avec l’équipement de la ville ou de la police municipale sont d’une importance plus secondaire pour les Français. Même si le principe d’un système d’éclairage qui s’intensifie au passage des piétons séduit les administrés (57 %) seul un Français sur deux juge prioritaire le développement de caméras de surveillance (49 %) et de bornes d’appel d’urgence de la police municipale (48 %), telles qu’elles ont été installées à Nice.
Collaboration public/privé
La coopération entre les acteurs de la sécurité peut encore s’améliorer et se développer, selon les Français. Ils sont de plus en plus nombreux à affirmer que la sécurité des sites publics doit résulter d’une juste collaboration entre forces de l’ordre et agents de sécurité. Alors qu’ils n’étaient que 51 % à le penser en 2016, ils sont désormais 66 % à l’affirmer.
A leurs yeux, les agents de sécurité privée pourraient parfaitement intervenir lors de fêtes communales, festivals ou évènements sportifs (84 %). Ils pourraient aussi surveiller des sites touristiques (82 %), patrouiller dans les rues commerçantes à la demande des associations de commerçants (80 %), surveiller les alentours des établissements scolaires (78 %) ou encore ceux des Ehpad (76 %).