Loi sur la sécurité globale. Pour le GES, « le compte n’y est pas »
La fameuse loi sur la sécurité globale, qui concerne évidemment tous les acteurs de la sécurité privéeet électronique, fait la une. Dans un communiqué de presse, le GES (Groupement des entreprises de sécurité privée) revient sur le contenu de cette proposition de loi, en cours d’examen à l’Assemblée nationale. Et pour le GES, « le compte n’y est pas ».
Le Groupement commence d’abord par dresser un bilan de la filière. Il n’est pas reluisant : « Dix ans après la Loppsi 2 qui a instauré le Conseil national des activités privées de sécurité, il est toutefois temps de dresser un bilan : nos entreprises, et donc nos salariés, sont au bord du gouffre. A vouloir tout leur faire faire, qui plus est à vil prix (public comme privé) et n’en déplaise au contrôleur qu’est le Cnaps, elles se désespèrent de voir venir des perspectives dignes des attentes placées en elles », constate, amer, le GES dans son communiqué. Et ajoute : « Il y avait une ambition politique pour créer – en quelques mois, en 2011 – le Cnaps. Pourquoi ce qui était possible politiquement hier ne le serait plus aujourd’hui, alors même que le leitmotiv, d’aujourd’hui, est le continuum de sécurité ? Ce continuum de sécurité, sauf à ce que nous ne le comprenions pas, ne pourra se construire qu’avec des entreprises, petites, moyennes et grandes, en mesure de garantir fiabilité, solidité et pérennité. »
Des propositions concrètes
Le GES apporte tout de même sa pierre à l’édifice sous la forme la forme, tout d’abord, d’outils devant permettre de réglementer et assainir la filière. A savoir : « La limitation de la sous-traitance (et donc, de facto, interdiction de la sous-traitance en cascade), la garantie financière donnant assurance de la solidité des entreprises (sauf à vouloir que les Urssaf, donc le contribuable, continuent de payer en cas de liquidation abusive), la publication systématique des interdictions d’exercer, les sanctions des donneurs d’ordre lorsqu’ils ferment les yeux ou, pire encouragent, sinon forcent les entreprises de sécurité à ne pas respecter la loi, etc. »
Quid de la sécurité incendie ?
Le GES va plus loin et regrette que la sécurité incendie ne soit pas incorporée dans cette proposition de loi. Et se demande s’il va falloir « attendre un drame dans un IGH comme à La Défense pour que l’Etat comprenne que les contraintes qui s’imposent à juste titre à nos agents de sécurité (vérification du casier judiciaire, du fichier TAJ, du fichier des personnes recherchées) doivent aussi s’imposer à la sécurité incendie ? »
Enfin, le groupement présidé par Frédéric Gauthey (notre photo) appelle de ses vœux une prise de conscience qui permettrait de faire cette loi « le moment d’une reconnaissance des actions passées et la préparation des grands événements futurs (Coupe du monde de Rugby en 2023, Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024). Loin du faux débat sur la privatisation de la sécurité, loin du faux débat sur la chimère que constitue la liberté d’entreprendre érigée comme un dogme intouchable et qui serait soi-disant mise à mal par l’introduction d’une garantie financière (qui existe pourtant déjà dans 50 secteurs de l’économie, qui plus est, non réglementés comme le nôtre) ou la limitation de la sous-traitance qui ne vise qu’à assurer les donneurs d’ordre de la qualité de nos services, cette future loi doit être celle de la mise en place d’une véritable politique publique de la sécurité privée. » A suivre.
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