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15 avr. 2020 16:34:46

Covid-19/Sécurité privée. « L’Etat nous perçoit encore comme une variable d’ajustement »

« Depuis le début de la crise due au coronavirus, toutes les entreprises de la sécurité privée se sont mobilisées pour assurer au mieux leurs missions, honorer leurs contrats et participer, ainsi à la continuité de l’activité économique en France, tient à souligner Claude Tarlet (notre photo), président de la Fédération Française de la Sécurité Privée (FFSP). Par contre, il est très regrettable que cet engagement ne soit pas reconnu à sa peine valeur par l’Etat, le gouvernement et nos autorités de tutelle… C’est le moins qu’on puisse dire puisque tous les acteurs de la sécurité attendent toujours, quatre semaines après l’entrée en vigueur du confinement, une déclaration publique, émanant d’un représentant du gouvernement, afin de reconnaître, souligner le rôle joué par notre filière, son importance dans la vie économique française… » Ce constat, empreint d’une vraie amertume, Claude Tarlet n’est pas le seul à le faire. Et dans nos colonnes, de nombreux représentants de la filière l’ont déjà fait. Claude Tarlet poursuit : « Cette crise agit comme un révélateur : elle montre, de manière patente, que les pouvoirs publics, l’État… connaissent mal notre filière et ses activités. Ils n’en ont qu’une vision partielle, biaisée, se limitant souvent aux seuls agents de sécurité privée que nous croisons tous dans les centres commerciaux, lors des évènements sportifs ou culturels… Or, ce secteur qui rassemble 32 000 entreprises, réalisant un chiffre d’affaires annuel de 12 milliards d’euros, est beaucoup plus diversifié qu’on ne le croit. Ses métiers vont du transport de fonds à la sûreté aéroportuaire, en passant par l’installation et la maintenance des systèmes de sécurité électronique, la télésurveillance de sites parfois très sensibles, la sécurité portuaire, la surveillance par drones… »

Un décalage considérable

Dès l’entrée en vigueur du confinement, les organisations professionnelles de la sécurité privée, FFSP et consorts, ont constaté l’absence totale de prise en compte de leurs contraintes. Ne serait-ce que pour continuer à travailler. « La déception est grande. Et nous ne pouvons que regretter ce décalage considérable entre les promesses qui étaient faites lors des travaux parlementaires, il y a encore quelques mois, et la réalité à laquelle nous devons faire face aujourd’hui…, regrette le président de la FFSP. Il ne s’agit pas seulement de regretter le manque de reconnaissance publique mais aussi d’en souligner les lourdes conséquences : un affaiblissement des liens entre notre filière et ses autorités de tutelle. Il semble que nous soyons invisibles, tant chez nos gouvernants que dans les médias, alors que la loi nous reconnaît comme un acteur de la sécurité intérieure. Pas un mot du gouvernement pour dire merci à nos salariés qui assurent la sécurité des hôpitaux, des clients de la grande distribution, des personnes âgées isolées via les services de téléassistance… Alors que nous déplorons déjà une dizaine de morts… »

Des conséquences durables

La déception est à la hauteur des espérances car, encore une fois, malgré des discours – qui semblent avoir été de façade – la sécurité privée a été considérée comme une force supplétive des forces régaliennes. « Il semble que les pouvoirs publics nous considèrent comme une ‘’variable d’ajustement’’… sans nous percevoir comme une activité, le répète, essentielle à la bonne marche de l’économie française. Si essentielle que nous espérons bien que notre filière sera reconnue comme telle dans la liste des secteurs d’activités pouvant déroger à la loi sur la durée légale du travail. Si déjà nous obtenions cette forme de reconnaissance, ce serait un pas allant dans le bon sens… En attendant une reconnaissance plus officielle et publique », poursuit Claude Tarlet.

Le président de la FFSP conclut sur une note optimiste « Mais l’heure n’est pas à la polémique. L'État tarde à accompagner la sécurité privée dans cette crise, mais il nous reste la possibilité de réussir ensemble le plus important, à savoir la sortie de crise. »

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