Déconfinement. Les installateurs sont inquiets
Le confinement a provoqué un net ralentissement des activités des installateurs en sécurité électronique. La sortie progressive de la crise sanitaire annonce, peu à peu, la fin d’une léthargie économique sans précédent. Mais, il ne faut pas croire que le déconfinement va nécessairement permettre un retour à une activité économique « normale ». C’est d’ailleurs le constat que fait le GPMSE Installation dans un récent sondage auprès de ses adhérents
Ainsi, environ 60% des dirigeants de sociétés d’installation et de maintenance en sécurité électronique, membres du GPMSE, affirment que leurs collaborateurs, qui étaient jusqu’alors en activité partielle, n’ont pas forcément repris une activité à temps plein.
« Néanmoins, ce dispositif de chômage partiel, institué dans le cadre de la crise sanitaire du coronavirus, va être modifié dès le 1er juin, comme l’a annoncé le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, lundi 25 mai. Cette prise en charge du chômage partiel par l'Etat et l'Unédic passera de 100 à 85% de l'indemnité versée au salarié. Nous espérons que ce changement s’accompagnera, assez rapidement, d’un redémarrage plus conséquent de l’activité, dans notre secteur, via la reprise possible de chantiers et l’engagement de nouvelles commandes », souligne Luc Jouve, président du GPMSE Installation.
Par ailleurs, cette reprise d’activité ne signifie pas, pour autant, un retour au bureau, puisque plus de 80 % des adhérents du GPMSE annoncent privilégier le télétravail pour leurs collaborateurs, lorsque la fonction le permet, tout en cherchant à tout mettre en oeuvre pour que les équipes commerciales puissent retourner visiter les clients.
Un avenir économique incertain
Ce sondage montrent aussi que beaucoup d’entreprises craignent de ne pouvoir se remettre de la crise économique actuelle et à venir. Plus de la moitié des adhérents confirment avoir eu recours au prêt garanti, afin de pallier, momentanément et succinctement, le manque de rentrées financières lié au confinement ; ce prêt de trésorerie, pouvant atteindre jusqu’à 25 % du chiffre d’affaires, a été majoritairement réclamé pour couvrir le manque à gagner équivalent à un ou deux mois de CA, voire jusqu’à trois mois, dans certains cas. Cette aide va permettre, également, de suppléer, dans une moindre mesure, le manque à gagner de ces prochains mois, l’activité étant encore fort réduite, puisque plus de 65 % des adhérents ayant répondu à ce sondage déclarent ne pas pouvoir reprendre l'ensemble des chantiers, présentement.
Par ailleurs, ils sont près de 70 % à déclarer estimer perdre entre 10 et 30 % du CA annuel, par rapport au prévisionnel ; et 40 % d’entre eux estiment que cette crise aura également des répercussions sur leur CA, en 2021.
Une évolution durable des modes de travail
La crise sanitaire ayant, d’une part, nécessité la remise en cause de l’organisation et du mode de travail, et, d’autre part, impliqué une réflexion sur la gestion de priorités en matière de business, 80 % adhérents ayant répondu au sondage reconnaît que « la façon de travailler, dans nos entreprises, est en train d’évoluer et évoluera encore demain ». Parmi ces évolutions, le développement du télétravail est cité en premier, pour 60 % des adhérents. Suivi par l’évolution de l’organisation des services travaux (30 % des adhérents) et l’acceptation d’une plus grande autonomie à l’égard de certains collaborateurs (30 %).
Ces évolutions sont aussi dues d’une part, au fait que, pour 90 % des sondés, cette crise pourrait ou va se reproduire et, d’autre part, au fait que cette crise sanitaire aura permis de s’assurer de l’efficacité du plan de continuité d’activité et de tester de nouveaux modes d’organisation. Cette sorte de test ayant été incontestablement réussie, puisque 80 % des sondés ont indiqué que le PCA mis en place s’était avéré efficace.
Moins d’investissements en matériels
Enfin, la plus grande inquiétude, aujourd’hui, pour les adhérents du GPMSE Installation, porte sur la durée de la récession économique, près de la moitié d’entre eux craignant que l’investissement en dispositifs de sécurité électronique ne fasse pas partie des priorités des utilisateurs, dans les prochains mois. Ce qui pourrait gravement mettre en danger la pérennité de petites structures, dans ce secteur.
Toutefois, « comme à chaque crise, ceux qui s’en sortiront le mieux seront ceux qui sauront s’adapter aux nouvelles contraintes en étant flexible et faire d’une difficulté une opportunité. Il faudra être inventif. Et sur ces points, les PME sont parfaitement armées. Je reste optimiste », conclut Luc Jouve.