Les barrières font de la résistance
quand on associe les technologies
À l'heure où le contrôle d'accès et la vidéosurveillance semblent devenir les « bonnes à tout faire » de la sécurité, d'autres solutions – plus classiques comme la barrière ou la clôture – peuvent paraître un peu désuètes. Et pourtant...
Or, tous les professionnels le reconnaissent : bien pensées et installées, clôtures et barrières, physiques ou immatéielles sont très utiles pour lutter contre les tentatives d'intrusion. Encore faut-il respecter quelques règles de bon sens et choisir la solution la mieux adaptée à son site et aux risques auxquels il peut être exposé...
« En termes de protection périmétique, on distingue deux types de barrières : immatérielle ou physique. Cette dernière, clôture, mur ou grillage, délimite clairement le périmètre à ne pas franchir, et permet de dissuader ou, tout au moins, de retarder une intrusion, explique Franck Darde, directeur commercial de Matech Sécurité. Ces barrières peuvent également intégrer ou être associées à un système de détection d'intrusion avec localisation comme Intrepid Micropoint ou G-Fence. Pour la barrière immatérielle, il s'agit d'un système électronique permettant la détection d'une intrusion sur une zone donnée. Selon les technologies de détection utilisées, les zones de détection peuvent être planaires, un “mur virtuel” pour les barrières infrarouge ou les lasers, ou volumétriques comme les barrières hyperfréquences ou les câbles enterrés. »
Pour bien choisir, il faut bien analyser
Barrière immatérielle ou clôture physique ? IR ou hyperfréquence ? Pour choisir son système de protection, il est nécessaire de faire une analyse minutieuse du site et des risques en amont et de se poser trois questions essentielles. Des réponses à ces questions dépendra le choix de la solution. « Il faut réfléchir avant de s'équiper. Comme tout système de sécurité, une barrière doit être la réponse à une problématique risque et terrain, ajoute Franck Darde. Quelle est la configuration de site et du terrain ? Contre quels types de menaces dois-je me protéger ? Quel est mon budget et quel sera le coût total de l'installation ? » Même point de vue du côté de Sorhea : « On ne protège pas de la même manière des sites avec parcs à ciel ouvert et abritant des biens à forte valeur ajoutée comme les concessions automobiles, le matériel BTP, les zones de stockage de câbles, etc., ou des sites à risques plus lourds comme les entrepôts de logistique, les sites Seveso, les transports comme ceux de la SNCF ou de la RATP, les infrastructures de production et de distribution d'énergie, les sites militaires ou les centres pénitentiaires, électricité RTE , EDF / armée / centre pénitencier », insiste Éric Thord, président de Sorhea.
Associer les technologies
Une barrière physique seule comme une clôture ne constitue en aucun cas une protection contre des individus mal intentionnés. Ceux-ci sont de plus en plus équipés, préparés et performants pour défaire les installations, pénétrer dans les sites rapidement et commettre leurs forfaits en quelques minutes. Seules les conséquences potentielles de leurs actes peuvent les dissuader. « C'est le rôle du système de détection de créer un “doute” qui pourra dissuader les individus de commettre un acte malveillant. “ Si je pénètre ce site, vais-je être détecté ? Si je suis détecté, que va-t-il se passer ? Sinon, y aura-t-il des éléments permettant de m'identifier ou de remonter à moi ultérieurement comme des enregistrements vidéos ?” » rappelle le directeur commercial de Matech Sécurité.
À l'opposé, l'utilisation seule d'une barrière électronique virtuelle de détection sans barrière physique telle une clôture pose généralement le problème des alarmes intempestives.
Si aucun élément physique ne permet de restreindre l'accès à la zone de détection, le système pourra alors générer des alarmes non désirées du fait de la présence d'animaux par exemple, diminuant fortement la pertinence du système. « Il faut donc, sauf cas exceptionnels, associer une barrière électronique de détection à une barrière physique naturelle ou construite », conseille Franck Darde.
Principes de base
Les barrières électroniques créant un mur virtuel de détection (barrières IR ou lasers) sont basées sur la propagation d'ondes lumineuses (Lasers ou LED). Ces ondes sont caractérisées par deux effets physiques : la propagation en ligne droite, et l'absorption, principalement par les molécules d'eau contenues dans l'air. Cela implique deux conséquences sur l'utilisation de ces systèmes : d'une part l'importance du relief et l'incompatibilité avec les terrains trop « accidentés », et d'autre part une portée
variant en fonction des conditions météorologiques.
Les barrières électroniques créant un volume de détection (barrières hyperfréquences ou câbles enterrés) sont basées sur la génération de champs électriques ou électromagnétiques volumétriques. Il est donc primordial de tenir compte de la morphologie du volume de détection. Celui-ci étant généralement de plusieurs mètres en largeur et en hauteur, il sera donc nécessaire de placer ces systèmes à des endroits relativement plats, et de disposer de suffisamment d'espace pour laisser se propager les champs sans perturbation. Il est également important de rappeler que les volumes d'eau perturbent fortement les ondes électromagnétiques. Ces systèmes devront donc être positionnés loin de toute accumulation d'eau. Enfin, les clôtures instrumentées sont des barrières physiques intégrant un système de détection électronique pouvant permettre la localisation d'une intrusion. La plupart des systèmes de détection pour clôtures peuvent s'adapter à n'importe quels types de clôtures et particulièrement celles déjà en placen réduisant ainsi fortement les coûts de génie civil.
« Les solutions électroniques nécessitent une certaine vigilance, souligne Éric Thord. Elles jouissent de réels atouts comme leur faible encombrement, la fiabilité de la détection, leur niveau de sécurité élevé, leur modularité... mais elles sont sensibles à leur environnement et requièrent un entretien régulier. »

Le point de vue d’un fabricant
Franck Darde, Directeur commercial de Matech Sécurité

« très utiles pour éviter les fausses alarmes »
« Trop nombreux encore sont les responsables de sites qui décident de s'équiper d'un système de sécurité après avoir subi un premier vol
ou une première dégradation. Il est primordial de s'équiper à titre de prévention. Il est important de s'entourer d'experts qui pourront apporter des conseils personnalisés adaptés au site, au type de menace, au budget, et des réponses précises concernant les avantages et inconvénients
des différentes technologies dans le contexte particulier qu'est le site du demandeur. Nous rappellerons que le meilleur système de sécurité est constitué de l’association de différentes technologies. »
Le point de vue d'un installateur
David Lepage, Directeur technique chez ISC
« Attention à l'explosion des coûts VRD ! »
« Lorsqu'on installe une barrière, on ne pense pas toujours à en rendre difficile le franchissement. Il n'est pas rare de voir une clôture à proximité d'un plot, d'une borne... qui peuvent servir de point d'appui pour la franchir. L'analyse précise du site et des risques est donc absolument nécessaire. Il faut aussi bien comprendre que
le coût d'une barrière ou d'une clôture ne se limite pas
à la pose. Il faut raisonner en termes de coût global (achat du matériel, pose, maintenance...). Ici encore l'analyse du site et de son environnement est priomordiale. Afin d'anticiper les opérations d'entretien des barrières et du site, la maintenance. Ainsi, beaucoup de responsables de sites ne comprennent pas que les barières IR engendrent des coûts VRD (voiries-réseaux divers) qui peuvent faire exploser la facture. C'est le rôle de l'installateur d'attirer l'attention de son client sur ces points, de lui apporter conseils, expertise pour l'aider à entretenir son installation. Il faut le former pour l'aider à en limiter le coût. »
Les trois questions à se poser
Quelle est la configuration du site et du terrain ?
Y a-t-il des barrières physiques déjà installées ? Réfléchier sur les types d'accès, la nature des sols, le type de végétation, les déclivités, la présence de rivières ou fossés, les bâtiments, la présence d'alimentations, la météorologie...
Contre quels types de menaces cherche-t-on à se protéger ?
Et quels types de réponses seront donnés en cas d'alarme ? La solution retenue pour une menace terroriste sera tout autre que celle répondant à une menace de vandalisme telle que des graffitis sur un bâtiment. Le type de réponse à une alarme peut aller du simple enregistrement de la scène à la levée de doute par un vigile ou à l'envoi d'une équipe sur place.
Quel budget en prenant en compte le coût total ?
Il est impératif de comptabiliser à la fois les coûts initiaux d'acquisition du système de protection, le génie civil induit, les coûts d'exploitation et de maintenance de l'ensemble. Une autre donnée concerne les performances du système choisi en termes de probabilité de détection et d'alarmes intempestives qui induisent de nombreux coûts cachés.
Le point de vue d’un fabricant
Éric Thord, Président de Sorhea
« Les utilisateurs finaux sont très sensibles à la précocité de la détection »
« Quand on parle de barrières ou de clôtures, il faut tout d'abord comprendre de quoi on parle. La clôture est une protection physique qui délimité un périmètre. Elle peut être de différents types : clôture grillagée, mur d’enceinte, palplanche… Il s’agit de la première enceinte du site.
Les barrières immatérielles viennent se positionner en aval de cette clôture et ont pour but de détecter une intrusion précoce à l’approche du bâtiment et/ou de la zone protégée. Cette détection permet d’anticiper les actions anti-intrusion : déclenchement extérieur sirène, transmission télésurveillance, positionnement d'un dôme vidéo, enregistrement vidéo et surtout prévenir de la présence d’intrus dans le périmètre protégé. De ce fait, les responsables de site sont très sensibles à cette précocité car elle leur permet de prévenir au mieux des risques de vol et/ou de dégradation de leurs locaux par une intervention rapide et anticipée. Pour un bon fonctionnement (tout temps 24/24) les barrières infrarouge doivent être à faisceaux multiplexés par synchronisation optique ou filaire. Leur mise en œuvre doit être la plus simple possible et intégrer une fonction alignement des faisceaux infrarouge. Pour des sites importants (périmètre supérieur à 1 km) les barrières doivent être connectées en réseau (RS485 ou IP) permettant de limiter le câblage (gain en coût et fiabilité) et de pouvoir effectuer la maintenance à distance : visualisation temps réel du niveau de signal infrarouge reçu, diagnostic à distance, modification des paramètres. Les colonnes sont équipées de système anti-franchissement ou anti-escalade évitant de les franchir par le haut. Elles doivent avoir une hauteur d’au moins 3 mètres pour une installation en bordure de clôture, sinon pour des hauteurs de 2 mètres prévoir un espace de 2 mètres entre la clôture et la barrière. L’arrivée des câbles doit être protégée pour éviter tout risque de détérioration lors des opérations d’entretien des espaces verts. »
Sur le terrain
Photon, la barrière active compacte haute sécurité de Matech
Cette barrière est capable d’assurer la détection de franchissement sur une distance de 80 à 100 m et ceci dans un boîtier de 28 mm de diamètre entièrement étanche, jusqu’à
huit faisceaux bi-directionnels multiplexés sur 2 mètres de hauteur. Le système assure une protection maximale en réduisant les causes de fausse alarme. La barrière peut être mise en service en quelques minutes, grâce à sa conception et à son équipement de test. Cet outil de test manuel permet de réaliser un alignement rapide des faisceaux infrarouge en mesurant le signal reçu et modifiant la rotation à +/- 180 °C de chaque colonne grâce à son dispositif Rotax.
Sur le terrain
Maxiris pour les longues distances
La colonne infrarouge Maxiris de Sorhea permet de protéger de longs périmètres sur lesquels la centralisation des informations d’alarme peut devenir une contrainte. Installées, ces colonnes peuvent être reliées par réseau TCP IP. De plus, une fonction zoning permet de créer jusqu’à trois zones de détection par barrière, permettant un pilotage précis de la vidéo et renforçant ainsi la fiabilité du site en conservant un très haut niveau de sécurité. Maxiris intègre également un serveur HTML multilingue pour effectuer toutes les opérations de paramétrage et de maintenance du système. Seul un navigateur Web est nécessaire pour se connecter à l’interface de réglage.